Les floraisons d'algues bleu-vert, un des symptômes
Le symptôme du problème
Les floraisons d’algues bleu-vert sont un symptôme du problème d’eutrophisation (vieillissement prématuré) du lac Saint-Augustin.
La cause du problème, c’est principalement la teneur élevée en phosphore dissous dans son eau. Une eau de lac non impacté par l’urbanisation est inférieure à 10 µg/litre d’eau alors que celle du lac Saint-Augustin est environ 10 fois plus élevée !
Invisibles à l’oeil nu
Les algues bleu-vert sont microscopiques et présentes naturellement dans l’eau du lac. Leur vrai nom est : cyanobactéries…..
Urbanisation = plus de phosphore dans l’eau = floraisons
Lorsque l’eau d’un lac contient beaucoup de phosphore dissous, les algues bleu-vert prolifèrent et s’agglutinent ensemble, les rendant visibles sous forme d’amas en suspension dans l’eau ou sous forme de films à la surface de l’eau.
Les floraisons et la possibilité de toxines
Les floraisons d’algues bleu-vert reviennent chaque année au lac Saint-Augustin, depuis le début des années 2000.
Certaines floraisons peuvent libérer dans l’eau des substances toxiques (cyanotoxines) qui peuvent causer des problèmes de santé humaine et animale. En effet, le contact avec les floraisons d’algues bleu-vert peut être dangereux pour les chiens.
La prudence est de mise en temps de floraison !
Les catégories de floraisons d’algues bleu-vert
Le ministère de l’Environnement classe les floraisons d’algues bleu-vert en trois catégories distinctes :
Catégorie 1 a : Amas en suspension dans l’eau
Catégorie 2a : Amas à la surface de l’eau
Catégorie 2b : Film à la surface de l’eau
Quand un symptôme contribue au problème
Les algues bleu-vert absorbent le phosphore dissous nécessaire pour leur croissance.
Lorsqu’elles meurent, ce phosphore est libéré par les microorganismes décomposeurs et intégré aux sédiments au fond du lac, ce qui constitue un réservoir interne de phosphore.
À chaque mouvement de l’eau, le phosphore peut-être remis en suspension dans l’eau du lac … pour nourrir d’autres algues bleu-vert. Et le cercle vicieux continue.
De plus, les microorganismes décomposeurs utilisent beaucoup d’oxygène dissous dans l’eau au détriment des poissons qui alors suffoquent !
La surveillance des floraisons d'algues bleu-vert
Chaque année, le CBLSA rassemble les observations de ses bénévoles sentinelles au sujet des floraison au lac.
Nous accueillons vos photos si vous êtes témoin d’une floraison importante au lac Saint-Augustin.
Les plantes aquatiques, l'autre symptôme visible
INTERVENIR POUR CONTRÔLER LES PLANTES AQUATIQUES
L’autre symptôme qui trahit l’excès de phosphore dans le lac, ce sont les plantes aquatiques qui y prolifèrent car elles ont un bon substrat pour s’ancrer et beaucoup d’éléments nutritifs dissouts dans l’eau en plus de ceux emmagasinés dans les sédiments (le substrat).
La plante à feuilles émergées la plus connue au lac, c’est la quenouille dont la présence est mentionnée dans les études dès 1979. C’est une plante indigène au Québec. Aujourd’hui, on constate que la quenouille au lac, a tendance à former de grands massifs denses. On les observe surtout sur les rives du secteur nord du lac, là où la pente est plus douce. Ces massifs peuvent engendrer pour les riverain-es des pertes d’usage et d’accès au lac et ils ne constituent pas vraiment un habitat propice à la faune.
Les nénuphars, des plantes indigènes à feuilles flottantes, prolifèrent surtout aux deux extrémités du lac, là où l’eau est peu profonde. Ces massifs entravent la navigation motorisée mais constitue un milieu de vie pour la faune ailée.
La plante à feuilles submergées la plus connue au lac est en fait, une plante exotique envahissante. Le myriophylle à épis vient d’Eurasie et a été introduit dans les lacs du Québec par la circulation des embarcations. Le myriophylle a graduellement remplacé l’élodée, une plante indigène à feuilles submergées. Aujourd’hui, le myriophylle est bien implanté presque partout sur le littoral du lac. Il se multiplie très facilement grâce à des fragments de tiges coupés. Il n’y a pas lieu d’intervenir directement pour atténuer sa prolifération, il faut plutôt agir en amont sur les sources et fermer le robinet des apports en phosphore. Même approche pour les quenouilles et les nénuphars. Ce sont des plantes indigènes qui font maintenant partie de l’écosystème du lac Saint-Augustin.
Les mortalités de poissons
INTERVENIR POUR PRÉVENIR LES MORTALITÉ MASSIVES
En juin 2020, la lac a connu une mortalité massive de poissons. En quelques heures, plusieurs espèces de poissons flottaient à la surface ou étaient échoués sur les rives du lac. Des poissons de tailles différentes.
Généralement le poisson meurt en raison d’un manque d’oxygène dissout dans l’eau en raison d’une température très élevée.
Pour comprendre ce phénomène, il faut se référer à la stratification thermique d’un lac, c’est-à-dire la différence de température entre la surface et l’eau profonde.
Or, au lac Saint-Augustin, il n’y a généralement pas de stratification thermique persistante, car il est peu profond et exposé aux vents, ce qui assure un mélange des couches d’eau.
En plus, son état avancé d’eutrophisation fait en sorte qu’il est bien nourri en éléments nutritifs. La vie végétale (plantes aquatiques et cyanobactéries) y est abondante. Cette biomasse n’est pas éternelle, elle meurt et devient de la nourriture pour une population de microorganismes décomposeurs qui ont besoin d’oxygène pour faire leur travail.
La décomposition des plantes compétitionne alors pour l’oxygène dissout avec la demande provenant des poissons. Si les conditions sont réunies, c’est la population des poissons qui écope.
La solution, l’aération du lac ? Le lac Saint-Augustin possède un volume d’eau estimé à environ 24 000 000 mètres cubes.
Le vrai problème : La mauvaise qualité de l'eau
Si l’on veut intervenir sur les symptômes, on doit s’attaquer au facteur dans l’eau du lac qui est responsable de leur apparition. Dans le cas du lac Saint-Augustin, l’excès de phosphore dissous dans son eau favorisent la croissance des plantes aquatiques et des algues bleu-vert. Indirectement, l’abondance de phosphore contribue aux mortalités massives de poissons.
Certaines solutions envisagées pour l’amélioration de la santé environnementale du lac visent principalement à réduire la concentration du phosphore dans son eau. Ces options sont généralement couplées avec des avenues pour la réduction de l’impact du phosphore contenu dans l’épaisse couche de sédiments au fond du lac.